Nous en avions marre de la routine dans la vie en cité. Nous étions jeunes et ambitieux. J’avais un grand rêve avec Béthel. Il était pour moi, tout comme moi pour lui, ce qu’une bosse est pour un bossu. J’étais encore très jeune lorsque je l’ai connu. Quand j’y pense je n’arrive pourtant pas à y croire.

Nous étions en deuxième année de l’école primaire. J’étais un petit timide mais costaud. J’avais peur des autres et ils le voyaient constamment sur mon visage. Un jour en sortant de l’école deux jeunes gens en peu plus âgés que moi se mirent à me harceler dans le but de m’arracher ma dernière tartine. J’aimais tant manger la dernière tartine sur le chemin du retour de l’école. Les deux gaillards se ruaient sur moi comme des loups. Que faire, où aller? J’étais terrorisé par ces deux malabars.